La Suisse de Burkhalter sanctionne la Russie de Poutine. Avec des gants?

Crise Ukraine-Russie! Non, la Suisse de Didier Burkhalter ne reprend pas automatiquement les sanctions de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis contre la Russie de Vladimir Poutine. Mais elle bouge.

Ainsi, le Conseil fédéral juge illégale la prise de la Crimée. Il confirme le gel d’exportations d’armes, la suspension de cours de soldats russes dans les montagnes suisses, le renvoi de négociations pour un accord de libre-échange. Il se joint aussi à l’interdiction de visas pour certaines personnes selon l’accord de Schengen. Enfin, il s’engage à empêcher le contournement de sanctions – notamment financières. D’autres mesures pourraient suivre

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Burkhalter chez Poutine. Livraison d’armes, stop. Suisse et Russie, moment inouï.

Suisse et Russie – en pleine tension Ukraine-Russie sur la Crimée – vivent un moment inouï. Ce printemps (peut-être en avril), le président Didier Burkhalter devrait être reçu en visite d’Etat à Moscou par le président Vladimir Poutine. 200 ans de relations Suisse-Russie seront célébrés. Un accord de libre-échange est en lancement (avec l’AELE). A Genève, un forum vient de se tenir avec la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et des experts des deux pays. A Genève encore, l’ex-ministre Micheline Calmy-Rey est décorée par Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Certes, la Suisse suspend ses livraisons d’armes à la Russie. Mais le lien ne casse pas

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Relation Burkhalter-Poutine bousculée? Barroso et Obama, quels contrepoids?

La Suisse de Didier Burkhalter, entre la Russie, l’Union européenne (UE), les Etats-Unis et d’autres grands acteurs, engage une partie difficile. En jouer comme des «poids» et des «contrepoids» devient moins simple que jamais.

Voyez la Russie de Vladimir Poutine. Jusqu’à présent, la Suisse entretient avec elle de bonnes relations. Avec une action militaire russe en Ukraine et en Crimée, le tableau peut changer. Pour Poutine, le but est d’y protéger les Russes et les intérêts russes. Ailleurs, cela sera perçu comme une invasion. L’affaire est d’autant plus pointue que la Suisse de Didier Burkhalter préside l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE). On y trouve la Russie, des républiques de l’ex-URSS (Ukraine comprise), mais aussi les Etats-Unis, le Canada et le gros de l’Europe. Les tensions Ukraine-Russie y ont donc leur place. S’il y a bien action militaire russe en Ukraine, la présidence suisse de l’OSCE ne pourra pas l’ignorer. Les «bonnes relations» Suisse-Russie y survivront-elles

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Adhésion «light» à l’Europe, secret bancaire: Micheline Calmy-Rey étonne.

Micheline Calmy-Rey! Conseillère fédérale de 2002 à 2011, la Genevoise publie un livre (Favre en français, Nagel & Kimche en allemand) et propose une adhésion «light» de la Suisse à l’Union européenne (UE). Des exceptions toucheraient la neutralité, la monnaie, le service public ou le marché du travail. Ce ne serait pas plus difficile qu’un accord-cadre avec l’UE («SonntagsZeitung» du 2 février). Avant le vote sur l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse», l’ex-ministre des Affaires étrangères fait sursauter

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Inde, Chine, Russie: Burkhalter et Schneider-Ammann devront s’accrocher

La Suisse de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, pour diversifier ses relations internationales, doit s’accrocher. C’est plus dur que prévu. Voyez l’Inde de Pranab Mukherjee et Manmohan Singh. C’est la dixième économie mondiale, la deuxième nation la plus peuplée. Eh bien, la conclusion d’un accord de libre-échange tarde. Les intérêts de l’industrie pharmaceutique suisse et ses brevets y sont pour une part. La proximité d’élections en Inde y ajoute. L’évasion de capitaux indiens fiscalement non déclarés vers des banques suisses irrite («Bund» et «Tages-Anzeiger», 23 et 25 janvier). Bref, il reste du travail

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Bousculée, Widmer-Schlumpf? Menacé, Burkhalter? Protégé, Schneider-Ammann?

Eveline Widmer-Schlumpf aux Finances! Didier Burkhalter aux Affaires étrangères! Johann Schneider-Ammann à l’Economie, à la Formation et à la Recherche! Trois des Conseillers fédéraux les plus exposés dans les négociations internationales, ce sont eux. Eveline Widmer-Schlumpf (du PBD) est bousculée. Le Conseil national rejette une convention Suisse-France sur les successions jugée trop favorable à la France. Il y a peu, le même Conseil national refusait d’appuyer un accord Suisse-Etats-Unis sur le règlement de conflits fiscaux et bancaires. Reste à vérifier si ces actes d’autorité du Parlement renforcent, ou non, la position suisse. A surveiller.

Sur Didier Burkhalter (libéral-radical, président de la Confédération en 2014), la pression est forte. Plusieurs votes populaires menacent la libre-circulation des personnes et d’autres accords avec l’Union européenne (initiative contre l’immigration de masse de l’UDC ce 9 février, initiative ECOPOP, accord sur la Croatie). Ils pourraient freiner une relance des accords bilatéraux (avec consultation de la Cour européenne de Justice en cas de litige). Il y a danger.

Johann Schneider-Ammann (autre libéral-radical) est-il protégé? Le Conseil national approuve l’accord de libre-échange Suisse-Chine – sans exiger le référendum. Or, les droits humains en Chine font débat. Un accord Suisse-Inde est proche. Lui inquiète l’industrie pharmaceutique pour cause de propriété intellectuelle. En même temps, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – parfois paralysée – réussit une percée. Alors? La diplomatie commerciale marche-t-elle mieux que le reste? A confirmer.

Mandela! Suisse indulgente sur l’apartheid? Leur relation est un mystère.

Nelson Mandela, libérateur de l’Afrique du Sud de l’apartheid, meurt à 95 ans. Il y a un mystère entre lui et la Suisse. Parmi les démocraties industrielles, la Suisse officielle rechigne à faire pression sur les chefs blancs de l’apartheid pour en finir avec ce régime raciste (en place entre 1948 et 1994).

Certes, dès 1968, la Suisse condamne l’apartheid. Dès 1974, la Banque nationale suisse impose un plafond à des exportations de capitaux. On prend des mesures contre les exportations d’armes – mesures contournées, selon certains.

Mais la Suisse officielle s’associe peu ou pas aux sanctions de la Communauté internationale (comme celles de 1985-1986). Un groupe de chercheurs présidé par l’historien Georg Kreis, travaillant pour le Fonds national de la recherche scientifique, se voit refuser l’accès à des archives «sensibles» (rapport publié en 2007). Il y a des coups de frein

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