Les partis dits «du milieu», qui devraient dominer la politique suisse, peinent à former un front commun. L’Uranaise Gabi Huber, cheffe du groupe libéral-radical au Parlement, le confirme. Une «alliance du milieu» avec le PDC, les Verts libéraux et le Parti bourgeois démocratique (PBD), selon elle, serait une «construction artificielle». Elle préfère chercher des alliances avec tous, y compris avec l’UDC («Neue Zürcher Zeitung» des 12/13 juillet). Les libéraux-radicaux sont les héritiers des fondateurs, en 1848, de l’Etat fédéral
Immigration record, prospérité en hausse: le défi de Burkhalter et Sommaruga.
Suisse-Europe: le Conseil fédéral de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga tente un déblocage difficile. Le vote du 9 février de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» se heurte à des pressions presque incompatibles.
Cette initiative exige des contingents pour les immigrants. Elle menace donc la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE) – et d’autres accords. L’UE, elle, refuse le rétablissement de contingents. En même temps, l’immigration due à cette libre-circulation – en vigueur depuis 2002 – bat en 2013 un record. Elle contribuerait à la prospérité de l’économie, de l’emploi et de l’AVS. Ennui: c’est précisément à cette immigration vigoureuse que l’initiative s’oppose (50,3% de oui, 14,5 cantons favorables sur 23). Dilemme
Sommaruga sur l’argent des partis. Widmer-Schlumpf sur le secret bancaire. Pressions.
Vive les pressions internationales? Voyez le financement des partis politiques. En Suisse (mis à part des cantons comme le Tessin ou Genève), il est jugé opaque. Trop de transparence, répliquent certains, dissuaderait les donateurs. Au Parlement, des propositions d’ouverture sont refusées. Au Conseil fédéral, la socialiste Simonetta Sommaruga, ministre socialiste de Justice et Police, tente une percée. A gauche, le lancement d’une initiative est évoqué. Le Conseil de l’Europe – dont la Suisse fait partie depuis 1963 – veille. Son «Groupe d’Etats contre la corruption» (Greco) fait pression sur la Suisse (ATS, «Le Temps» du 5 juillet). Espoir
Hausse des primes maladie de 4,5%: bon pour le 28 septembre? Berset compte.
A-t-elle une chance, l’initiative du 28 septembre «pour une caisse publique d’assurance maladie»? «Santésuisse», organisation des caisses maladie, annonce pour 2015 une hausse de primes de 4,5% (selon RTS)
Stable, la Suisse de Burkhalter? Et le secret bancaire? Et le voile islamique?
A première vue, la Suisse du président Didier Burkhalter affiche une stabilité rare. Voyez ce Conseil fédéral collégial à sept. Peu de gens imaginent la Suisse en monarchie (92% de non, sondage Link / Coopération du 1er juillet).
D’ailleurs, Doris Leuthard, Eveline Widmer-Schlumpf et Ueli Maurer la président avant Burkhalter. Simonetta Sommaruga, Johann Schneider-Ammann et Alain Berset suivront. Même la prolongation d’une présidence à deux ans capote. Le recours intense aux votes populaires, lui, ne fléchit pas. Les gens ne votant jamais y sont mal vus (64% d’avis négatifs, sondage Point de Suisse / Schweiz am Sonntag du 29 juin). Du roc?
Cette Suisse, en même temps, connaît des évolutions fulgurantes. La redéfinition de l’évasion fiscale et du secret bancaire – accélérée par la pression internationale – est spectaculaire. Il y a des coups de frein (refus d’accords avec la France ou les Etats-Unis, protection du secret bancaire en Suisse même, résistance face au contrôle de transferts d’argent, etc). Mais le mouvement est lancé. La défiance contre certains acteurs religieux est à la hausse. Cela vaut pour l’interdiction de minarets (en 2009) ou du voile islamique intégral (Tessin en 2013, initiative pour la Suisse en préparation, feu vert de la Cour européenne des droits de l’homme). Inquiétude
Hors d’Europe, le Royaume-Uni de Cameron? Bon pour la Suisse de Burkhalter?
Souci! La sortie de la Grande-Bretagne de David Cameron de l’Union européenne serait-elle un coup dur pour la Suisse de Didier Burkhalter? Avec Jean-Claude Juncker à la Commission européenne, tout est possible.
Car le conservateur britannique Cameron se défie du chrétien-social luxembourgeois Juncker. Pour lui, Juncker est le symbole d’une Union dirigiste. En Grande-Bretagne, un courant anti-Union grandit. Le mouvement UKIP de Nigel Farage, favorable à une sortie de l’Union, y fait un tabac. Cameron propose un référendum vers 2017. Son issue est incertaine
Fâchés, les Verts libéraux et les libéraux-radicaux? Menacé, Schneider-Ammann?
Une fâcherie écologique entre les Verts libéraux de Martin Bäumle et les libéraux-radicaux de Philipp Müller menace-t-elle, en 2015, le libéral-radical Johann Schneider-Ammann au Conseil fédéral
Juncker, Sapin et d’autres sont-ils des promesses? Mais des menaces pointent.
Suisse-Europe! L’arrivée annoncée de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne est-elle une bonne nouvelle pour la relance des relations?
Ce chrétien-social luxembourgeois connaît la Suisse. Les visites de Michel Sapin (ministre français des Finances), Giorgio Napolitano (président italien) ou Joachim Gauck (président allemand) sont des promesses. Tous viennent de pays-clés de l’Union européenne (UE). Des contacts avec cette UE se renouent. Du coup, la levée du blocage provoqué par le vote suisse de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» est espérée
Burkhalter, Sommaruga et Cie plus souvent désavoués? Sûr: aucun n’est épargné.
Le Conseil fédéral – face au Peuple, au Parlement et à d’autres acteurs – est-il plus souvent désavoué? Sûr: aucun des sept Sages – venus de cinq partis – n’est épargné
Le SSP de Prelicz-Huber propose à l’USS de Rechsteiner de revoter. Délicat?
Revotons! Le Syndicat suisse des services publics (SSP) – présidé par l’ancienne Conseillère nationale Katharina Prelicz-Huber – propose de lancer une initiative pour biffer dans la Constitution le texte de l’UDC «contre l’immigration de masse» voté le 9 février (soit l’article 121a de la Charte)