Le Romanche redresse la tête. Martin Candinas monte au front. Il y a du travail.

Bonne nouvelle pour la Suisse aux quatre langues! Les Romanches créent un groupe parlementaire fédéral. Martin Candinas, démocrate-chrétien des Grisons, le préside. C’est un élu prometteur. La Ligue romanche, la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf (Grisonne alémanique) et la Chancelière Corina Casanova (Grisonne romanche) appuient. Tout cela coïncide avec le 75e anniversaire de la reconnaissance par le peuple suisse du romanche comme quatrième langue nationale en 1938 – reconnaissance renforcée en 1996

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Mandela! Suisse indulgente sur l’apartheid? Leur relation est un mystère.

Nelson Mandela, libérateur de l’Afrique du Sud de l’apartheid, meurt à 95 ans. Il y a un mystère entre lui et la Suisse. Parmi les démocraties industrielles, la Suisse officielle rechigne à faire pression sur les chefs blancs de l’apartheid pour en finir avec ce régime raciste (en place entre 1948 et 1994).

Certes, dès 1968, la Suisse condamne l’apartheid. Dès 1974, la Banque nationale suisse impose un plafond à des exportations de capitaux. On prend des mesures contre les exportations d’armes – mesures contournées, selon certains.

Mais la Suisse officielle s’associe peu ou pas aux sanctions de la Communauté internationale (comme celles de 1985-1986). Un groupe de chercheurs présidé par l’historien Georg Kreis, travaillant pour le Fonds national de la recherche scientifique, se voit refuser l’accès à des archives «sensibles» (rapport publié en 2007). Il y a des coups de frein

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Prometteuse, Cesla Amarelle! Minoritaires, les femmes politiques luttent.

Cesla Amarelle! Une valeur prometteuse parmi les femmes en politique fédérale, c’est elle.

Née en Uruguay, professeure de droit à l’Université de Neuchâtel, cette socialiste vaudoise brille sur l’asile, les étrangers, les droits populaires et d’autres thèmes. Elle occupe une place remarquée dans plusieurs classements («Le Temps» du 2 décembre, «Tribune de Genève» et «24 Heures» du 3 décembre, «L’Hebdo» du 5 décembre). A surveiller

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Burkhalter, aile droite, et Simonetta Sommaruga, aile gauche, au pouvoir.

Didier Burkhalter, président libéral-radical de la Confédération! Simonetta Sommaruga, vice-présidente socialiste du Conseil fédéral! C’est ce duo que le Parlement doit élire pour 2014.

Le Neuchâtelois pilote les Affaires étrangères, la Bernoise Justice et Police. Depuis leur arrivée, ils bien élus ou réélus. Contre eux, les candidats de combat sont à la peine. Burkhalter gagne sa finale contre le PDC Urs Schwaller en 2009, Sommaruga gagne la sienne contre l’UDC Jean-François Rime en 2010 (Schwaller et Rime sont fribourgeois). La réélection de 2011 sera facile.

Leur image populaire est bonne. Simonetta Sommaruga y recueille 63% d’avis favorables, Didier Burkhalter 62% (GFS-SSR, 27 septembre). La conduite de dossiers conflictuels les pénalise peu. C’est l’Union européenne pour Burkhalter. Ainsi, l’Union suisse des arts et métiers (USAM) et d’autres s’opposent à son modèle d’accords bilatéraux (avec avis consultatif de la Cour européenne en cas de litige). C’est l’asile pour Sommaruga. Ce 9 février, tous deux ont la mission – avec Johann Schneider-Ammann – de contrer l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». Rude combat.

Au Conseil fédéral, Didier Burkhalter fait partie de l’aile droite (avec le libéral-radical Johann Schneider-Ammann et l’UDC Ueli Maurer), Simonetta Sommaruga de l’aile gauche (avec le socialiste Alain Berset). Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) sont «au milieu». Mais Burkhalter et Sommaruga sont des «ailiers» modérés. En politique internationale, ce sont des gens d’ouverture (y compris contre l’UDC). Ce duo vaut le coup d’œil.

«Les Suisses», de la SSR de Roger de Weck, sont un encouragement à poursuivre.

Elle fait entre 32,7% et 36,2% de parts de marché en Suisse romande, entre 27,6% et 30,2% en Suisse alémanique. «Elle», c’est l’ambitieuse série de films de télévision «Les Suisses», produite par la SSR de Roger de Weck.

Son bilan suscite des appréciations mélangées («Neue Zürcher Zeitung» du 30 novembre, «Schweiz am Sonntag» du 1er décembre). Mais elles sont plutôt perçues comme un encouragement à poursuivre. Il y a de quoi faire

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Blocher et son UDC plus «à droite» que jamais. Faut-il s’en inquiéter?

A 73 ans, le Zurichois Christoph Blocher – réinventeur de l’UDC – est l’élu le plus «à droite» du Conseil national pour l’année 2012-2013. Seul son collègue schwyzois Pirmin Schwander fait jeu égal.

Tel est l’un des résultats les plus remarqués d’une analyse par l’expert Michael Hermann de l’Université de Zurich («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps», 26 novembre). Le passage des ans n’aurait donc aucun effet adoucissant sur l’un des politiciens les plus médiatisés

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Jura de Baume-Schneider et Jura bernois de Perrenoud: pas de fusion. Et Moutier?

Ils ne se fondront pas dans un nouveau canton, le canton du Jura d’Elisabeth Baume-Schneider et le Jura bernois de Philippe Perrenoud. Le 24 novembre, le canton du Jura vote oui à 76,6%, le Jura bernois vote non à 71,8%. Seule la cité bernoise de Moutier accepte – par 55,4% de oui. Décidera-t-elle, dans un vote ultérieur, de rejoindre le canton du Jura? Certes, les autorités y sont à majorité pro-jurassienne. Mais, lors d’un vote consultatif de 1998, ses habitants rejettent de justesse un transfert en solitaire de Berne au Jura. En quinze ans, l’équilibre a-t-il changé

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Etrangers criminels, prévoyance vieillesse: le duo Sommaruga-Berset au combat.

Simonetta Sommaruga et Alain Berset! Les deux socialistes du Conseil fédéral, ce sont eux. La Bernoise pilote Justice et Police, le Fribourgeois l’Intérieur.

Tous deux affrontent de nouvelles missions périlleuses – étrangers criminels et prévoyance vieillesse. Depuis leur entrée au Gouvernement (une voix en 1943-1953, deux dès 1959), les socialistes ne sont pas ménagés. Là, ils sont servis.

Pour Simonetta Sommaruga, c’est le projet de déclarer partiellement nulle la deuxième initiative de l’UDC contre les étrangers criminels (initiative «de mise en œuvre»). Cette deuxième initiative veut contraindre l’Exécutif et le Législatif à respecter le contenu de la première. Or, le Conseil fédéral la juge en partie contraire à l’Etat de droit et au droit international (exemple: expulsion de personnes subissant des peines légères). Au Parlement, le combat s’annonce incertain. Certains élus pourraient se cabrer. Par quatre fois déjà, Parlement et Gouvernement annulent des initiatives: armement (1955), vie chère (1977), armée et paix (1995), asile (1996). Ce dernier cas – impliquant les Démocrates suisses – rappelle les initiatives UDC. Mais rien n’est garanti.

Pour Alain Berset, c’est la réforme de la prévoyance vieillesse. Engagement est pris de ne pas réduire les prestations. On y trouve: retraite à 65 ans pour les femmes aussi (âge de référence), passage souple et individuel à la retraite, réduction du taux de conversion minimal pour la prévoyance professionnelle, recours à la TVA pour le financement des lacunes, etc. Certaines mesures promettent des résistances. On sort de plusieurs échecs. Il y faudra du cran.

Maurer, Leuthard et les autres resteront-ils en 2015? Il y a parfois des surprises.

Les sept membres du Conseil fédéral se représenteront-ils en 2015? A la mi-législature, personne ne fait mine de partir («Zentralschweiz am Sonntag» du 17 novembre). Bien sûr, on ne peut rien exclure. En deux ans, beaucoup de choses peuvent se passer. Surtout: il y aura un nouveau Parlement. Les démissions de Conseillers fédéraux sont parfois des surprises

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