2024. La puissance de l’Europe. Le rêve de Macron. Le regard de la Suisse.

2024. Une grande puissance, l’Union européenne? Economique, peut-être oui. Politique et militaire, peut-être non. Emmanuel Macron, Président français, souhaite que ça change. Aujourd’hui, d’autres dominent le débat. Etats-Unis. Chine. Voire Russie. Certes. le discours pro-européen de Macron à La Sorbonne est perçu comme une tentative de mobilisation de ses troupes. Election du Parlement européen des 6-9 juin. Rassemblement national de Jordan Bardella, en tête. Anti-Europe. Socialistes de Raphaël Glucksmann, en embuscade. Pro-Europe. Macronistes de Valérie Hayer, à la peine.

L’Union européenne? La France de Macron – des 27 pays-membres – est l’une des mieux placées pour la relancer. Seule puissance nucléaire. L’un des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Droit de veto. Son rôle éminent dans la création de l’Europe intégrée – dès 1951 – joue pour elle. Jean Monnet. Robert Schuman. Mais voyez aussi l’échec en 1954 de la Communauté européenne de défense (CED). Oppositions gaulliste et communiste. La Présidence Charles de Gaulle en prolonge l’effet. Jusqu’en 2024. Confédération d’Etats, l’Union européenne n’est toujours pas devenue un Etat fédéral. Même dans la France de Macron, on peinerait à y trouver une majorité.

En Suisse? Le refus éclatant en 2001 de l’initiative « Oui à l’Europe » a quasiment clos le débat de l’Europe intégrée. Non 76,8%. Cantons unanimes. Mais voyez le score moins carré en 1992 de l’Espace économique européen. Non 50,3%. 16 Cantons sur 23, il est vrai. Tous les Cantons acceptants sont proches de la frontière française. Bâle-Ville et Bâle-Campagne, Jura, Neuchâtel, Vaud, Genève, Valais. Fribourg tout près. L’Europe intégrée, elle, reste loin.