Iran et Corée du Nord: le ton monte en Suisse. Voyez l’Iran. Six élus (ou ex-élus) de l’UDC font un voyage privé qui fait du bruit. Jean-François Rime (FR), Yves Nidegger (GE) et Dominique Baettig (JU) y font équipe avec Ulrich Schlüer (père de l’initiative anti-minarets, ZH), Lukas Reimann (SG), Luzi Stamm (AG). Leurs propos hostiles à la participation suisse aux sanctions contre l’Iran et son programme nucléaire étonnent. L’allure «quasi-officielle» de la visite irrite. Prenez la Corée du Nord. La Berne fédérale, apprend-on, finance la formation d’officiers nord-coréens à Genève. Plus de 150.000 francs seraient alloués depuis 2011. L’UDC Ueli Maurer, chef de la Défense, est aux commandes. Des critiques crépitent
Mois : avril 2014
L’ASIN attaque les accords Suisse-Europe. Reimann préside. Blocher omniprésent.
Partisans de l’intégration européenne de la Suisse, attention! Le succès ce 9 février de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» donne des ailes à vos ennemis. Voyez L’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN). Certains la croient essoufflée. Eh bien, elle entend lancer des initiatives pour abolir les accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE). La libre-circulation des personnes et l’accord de Schengen sur les frontières sont spécialement visés. Incidemment, le Schwyzois Pirmin Schwander abandonne la présidence de l’ASIN au jeune Saint-Gallois Lukas Reimann – tous deux UDC
L’UDC, remodelée par Blocher, divorce. La cassure, sur 30 ans, est béante.
Tenez-vous bien: c’est entre 1985-1990 et 2010-2014 que l’UDC – remodelée par Christoph Blocher – divorce des autres partis «bourgeois». Une enquête de Michael Hermann et Iwan Städler – fondée sur les mots d’ordre de partis lors de votations fédérales – le montre («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 22 avril).
Trois camps en émergent. Ainsi, en 2010-2014, l’UDC est le seul grand parti à la fois «à droite» et «conservateur». Libéraux-radicaux, PBD, PDC et Verts libéraux sont aussi «à droite», mais également «progressistes-libéraux». Socialistes et Verts, eux, sont en même temps «à gauche» et «progressistes-libéraux». Mais, en 1985-1990, l’UDC voisine encore avec le PDC et les radicaux. Puis, elle s’en éloigne – vers plus de «conservatisme». La cassure, sur 30 ans, est béante
Maurer, Gripen ou pas, repart en 2015. Barre à 70 ans? Mais voyez Ador.
Conseil fédéral: Ueli Maurer, chef UDC de la Défense, se représente à la réélection de 2015. Son «oui» se veut définitif. Un refus des avions Gripen, le 18 mai, ne serait pas non plus un motif de changer de Département («SonntagsBlick» du 20 avril). Doyen d’âge du Collège, Ueli Maurer – né en 1950, 65 ans en 2015 – tient bon
Ringier garde «L’Hebdo» et prend «Le Temps». Walder et Pilet, figures-clés.
«Le Temps» et «L’Hebdo»: pas de fusion! Marc Walder, directeur général de Ringier, dit non («Le Matin Dimanche» du 13 avril)
Maurer en situation délicate? Le choc Ukraine-Russie peine à sauver les Gripen.
18 mai! Le destin du quadruple match populaire peut-il encore basculer? L’achat des nouveaux avions de combat Gripen est toujours en danger (52% de non, 42% de oui, sondage GFS-SSR du 11 avril). Un échec serait une rareté. Car les votes populaires sont souvent favorables à l’armée. Même les bruits de guerre entre Ukraine et Russie ne semblent pas en mesure – pas encore – de renverser la situation. Pour le chef UDC de la Défense Ueli Maurer, la situation est délicate
Burkhalter relance le droit de vote à 16 ans. Vote des jeunes: polémique.
Vote des jeunes: le bref rejet populaire de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse», le 9 février, relance le combat. Ainsi, Didier Burkhalter, président libéral-radical de la Confédération, appuie l’abaissement de 18 à 16 ans de l’âge du droit de vote («Schweiz am Sonntag» du 13 avril)
Duel Darbellay-Müller! Les partis «du milieu» dominent et se défient.
Christophe Darbellay et Philipp Müller – présidents démocrate-chrétien et libéral-radical – peinent à faire front commun («Neue Zürcher Zeitung» des 9 et 10 avril).
Des divergences séparent les partis «du milieu». Il y en a cinq. Ensemble, ils devraient dominer la politique suisse («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps» du 26 novembre). Certains se situent à droite du «milieu» comme les libéraux-radicaux (15,1% des voix en 2011) et le PBD (5,4%), d’autres à sa gauche comme les Verts libéraux (5,4%) et les Evangéliques (2%). Le PDC le traverse (12,3%). On remarque enfin: très à droite, l’UDC (26,6%), très à gauche, les socialistes (18,7%) et les Verts (8,4%)
Le PBD de Landolt moins bon que les Verts libéraux de Bäumle? Et Widmer-Schlumpf?
2015! Le Parti bourgeois-démocratique (PBD) de Martin Landolt et les Verts libéraux de Martin Bäumle, nouveaux acteurs du «milieu», confirmeront-ils leur percée de 2011? Le PDC et les Evangéliques, proches alliés, tiendront-ils? Tout cela pèsera lourd sur l’équilibre du pouvoir. Car Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) occupent le «milieu» du Conseil fédéral. Elles sont entourées: à gauche, par deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), plus à droite, par deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et un UDC (Ueli Maurer). Equilibre mouvant
Le Brésil et la Chine vont bien à Johann Schneider-Ammann. Sauvera-t-il sa tête?
Johann Schneider-Ammann – Conseiller fédéral libéral-radical, chef de l’Economie, de la Formation et de la Recherche – sauvera-t-il sa tête en 2015?
Son voyage au Brésil avec une délégation de patrons semble lui faire de bien (RTS du 6 avril). C’est un genre d’activités que cet ancien entrepreneur aime. On le vérifie à l’accord de libre-échange Suisse-Chine. Avec l’Inde, on bute certes sur des difficultés liées aux brevets de médicaments. Avec la Russie, la crise Ukraine-Crimée provoque un renvoi. C’est peut-être pour mieux sauter