Interdites, les armes nucléaires ? Le Conseil fédéral entre en collision avec le Conseil national. L’un refuse de signer le Traité 2017 de l’ONU « pour l’instant ». Au contraire, l’autre – emmené par le socialiste genevois Carlo Sommaruga – le presse de le signer et de le soumettre à ratification. Détail piquant, la Suisse, à l’ONU, approuve le Traité. Faut-il y voir un lien ? L’ONU vote le Traité le 7 juillet 2017. Ignazio Cassis remplace Didier Burkhalter au Conseil fédéral le 1er novembre. Ce nouveau Traité va plus loin que le Traité de non-prolifération de 1968. Que fera le Conseil des Etats ?Continue reading
Année : 2018
Le fisc et l’AVS. La réforme permanente. Stich, Dreifuss, Sommaruga, Leuthard.
Bloquée, la Suisse 2018 ? Pas sûr. L’audacieux projet associant fiscalité des entreprises et financement de l’AVS perce. Né au Conseil des Etats (« centriste »), il plaît à une commission du Conseil national (« droitier »). Ce serait un exploit. Car les grandes réformes de l’impôt et des retraites sont riches en échecs. Deux refus claquent en 2017. Pour les succès d’envergure, il faut remonter à 1993 (TVA, sous Otto Stich). Ou à 1995 (10e révision de l’AVS, sous Ruth Dreifuss). Pour gagner, il faut s’accrocher.Continue reading
Naturalisations et tests de langues – surprise. Sommaruga – à contre-courant.
Surprise ? Les nouveaux tests de langues feraient baisser les naturalisations en Suisse (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 13 août). On serait loin des « naturalisations de masse » redoutées par l’UDC de Christoph Blocher et Albert Rösti. 12 février 2017 : peuple et cantons approuvent la naturalisation facilitée des étrangers de la 3e génération (oui 60,4%, cantons 17/6). L’UDC Blocher-Rösti est quasi-seule à refuser. Simonetta Sommaruga, ministre socialiste, gagne. Alors ? L’UDC Blocher-Rösti se serait-elle trompée ?Continue reading
Gössi, Pfister, Levrat – stop. Berset – l’espoir. Atome – l’interdiction?
Suisse – Union européenne, la fin ? Trois présidents de partis sont tentés par la suspension des négociations (« SonntagsZeitung », 12 août). Petra Gössi (PLR) et Gerhard Pfister (PDC) y rejoignent Christian Levrat (socialiste). Le refus de syndicats – Union syndicale de Paul Rechsteiner, « Travail.Suisse » d’Adrian Wüthrich – de dialoguer sur une baisse de salaires freine. Si l’on ajoute l’UDC de Christoph Blocher et le camp isolationniste, le blocage serait quasi-total.Continue reading
Non-accord? Le non de Rechsteiner. L’ombre de 2019. Les soucis de Juncker.
Europe, attention ! La Suisse d’Alain Berset et l’Union européenne de Jean-Claude Juncker sont guettés par un « non-accord ». Le refus de grands syndicats – Union syndicale de Paul Rechsteiner, « Travail.Suisse » d’Adrian Wüthrich – de parler protection des salaires avec le Conseiller fédéral PLR Johann Schneider-Ammann avertit. Peut-être annonce-t-il un blocage sur tout – accord-cadre, libre-circulation, mesures d’accompagnement, aides publiques, par exemple. Car c’est le gros de la gauche classique, jusqu’ici pro-Europe, qui changerait de camp. Combinée avec les isolationnistes de Christoph Blocher, elle laisserait peu de place à une issue pacifiée.Continue reading
Trump seul contre tous. Marge de Berset. Non de Gössi. Doigté de Sommaruga.
Seule contre tous, l’Amérique de Donald Trump ? Gagnante, la Suisse d’Alain Berset ? Cette donne est une rareté. Car la superpuissance se juge assez forte – sous Trump – pour défier alliés et rivaux. Presque seule, elle sanctionne l’Iran nucléaire d’Hassan Rohani comme ceux qui travaillent avec lui. Seule, elle multiplie les rigueurs contre la Chine commerçante de Xi Jinping. Seule aussi sur la Corée du Nord de Kim Jong-Un, sur la Russie de Vladimir Poutine. Même avec l’Union européenne de Jean-Claude Juncker, même avec la Grande-Bretagne de Theresa May, il y a des hauts et des bas. Du jamais vu ?Continue reading
Neutralité – images troublées. Stucki, Truman, le Japon – et les autres.
Claire, la politique suisse de neutralité ? A la fin de la 2e Guerre mondiale déjà, plusieurs images se superposent. La plus flatteuse touche les échanges diplomatiques précédant la capitulation du Japon des généraux face aux Etats-Unis de Harry Truman (« Neue Zürcher Zeitung », 6 août). L’influent ministre suisse Walter Stucki y brille. En Europe, le ton est dur. Les Etats-Unis de Roosevelt/Truman et l’Union soviétique de Staline accusent la Suisse de complaisances à l’égard de l’Allemagne d’Hitler (économie, finances, réfugiés). Elle va le payer. Marcel Pilet-Golaz écarté. Max Petitpierre promu. Avoirs bloqués. 250 millions de francs suisses versés aux Alliés (Washington, 1946). La polémique rejaillit dans les années 1990 (années Bill Clinton, Commission Bergier, etc). Torrides.Continue reading
Thurnherr, non? Keller-Sutter, non? Conseil de sécurité, Cassis, la fronde.
Walter Thurnherr ! Non, le Chancelier n’est pas candidat à la succession de Doris Leuthard au Conseil fédéral (« NZZ am Sonntag », 5 août). Pour beaucoup, il serait le meilleur des papables. PDC et Argovien comme Leuthard, Thurnherr fut son bras droit. Au Gouvernement, il ne décide pas. Mais sa voix compte.Continue reading
Danemark aussi. Méthode Sommaruga. Burqa, minarets, poignée de main, bétail.
Burqa et niqab, oui ou non ? Le Danemark interdit à son tour la dissimulation du visage dans l’espace public. Des pays comme la France et l’Autriche le précèdent. Pour la Suisse, c’est une pression de plus. Dès 2013, le canton du Tessin s’y met. Une initiative fédérale – lancée par l’UDC Walter Wobmann et ses amis – suit. En 2009 déjà, une autre initiative UDC interdit de nouveaux minarets. A chaque fois, les courants « durs » de l’Islam sont spécialement visés. Des sondages prédisent l’acceptation. Sérieux.Continue reading
La présidence Berset. Le tournant Parmelin-Cassis. Des grognes invisibles?
Etonnant, Alain Berset ! Le président 2018 est dans une situation plutôt rare. Pour beaucoup, le Fribourgeois socialiste est une figure forte. Son aisance est remarquée en Suisse comme dans le monde. Mais la recomposition de l’Exécutif pourrait le freiner. On en dira autant de Simonetta Sommaruga (socialiste aussi) ou Doris Leuthard (PDC). Le quatuor « de droite » en profite. Ueli Maurer et Guy Parmelin (UDC). Johann Schneider-Ammann et Ignazio Cassis (PLR). Tournant en 2015 et 2017. Parmelin et Cassis, successeurs d’Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) et Didier Burkhalter (PLR), changent la donne. Et poussent « à droite ».Continue reading