Europe, attention ! La Suisse d’Alain Berset et l’Union européenne de Jean-Claude Juncker sont guettés par un « non-accord ». Le refus de grands syndicats – Union syndicale de Paul Rechsteiner, « Travail.Suisse » d’Adrian Wüthrich – de parler protection des salaires avec le Conseiller fédéral PLR Johann Schneider-Ammann avertit. Peut-être annonce-t-il un blocage sur tout – accord-cadre, libre-circulation, mesures d’accompagnement, aides publiques, par exemple. Car c’est le gros de la gauche classique, jusqu’ici pro-Europe, qui changerait de camp. Combinée avec les isolationnistes de Christoph Blocher, elle laisserait peu de place à une issue pacifiée.Continue reading
Trump seul contre tous. Marge de Berset. Non de Gössi. Doigté de Sommaruga.
Seule contre tous, l’Amérique de Donald Trump ? Gagnante, la Suisse d’Alain Berset ? Cette donne est une rareté. Car la superpuissance se juge assez forte – sous Trump – pour défier alliés et rivaux. Presque seule, elle sanctionne l’Iran nucléaire d’Hassan Rohani comme ceux qui travaillent avec lui. Seule, elle multiplie les rigueurs contre la Chine commerçante de Xi Jinping. Seule aussi sur la Corée du Nord de Kim Jong-Un, sur la Russie de Vladimir Poutine. Même avec l’Union européenne de Jean-Claude Juncker, même avec la Grande-Bretagne de Theresa May, il y a des hauts et des bas. Du jamais vu ?Continue reading
Neutralité – images troublées. Stucki, Truman, le Japon – et les autres.
Claire, la politique suisse de neutralité ? A la fin de la 2e Guerre mondiale déjà, plusieurs images se superposent. La plus flatteuse touche les échanges diplomatiques précédant la capitulation du Japon des généraux face aux Etats-Unis de Harry Truman (« Neue Zürcher Zeitung », 6 août). L’influent ministre suisse Walter Stucki y brille. En Europe, le ton est dur. Les Etats-Unis de Roosevelt/Truman et l’Union soviétique de Staline accusent la Suisse de complaisances à l’égard de l’Allemagne d’Hitler (économie, finances, réfugiés). Elle va le payer. Marcel Pilet-Golaz écarté. Max Petitpierre promu. Avoirs bloqués. 250 millions de francs suisses versés aux Alliés (Washington, 1946). La polémique rejaillit dans les années 1990 (années Bill Clinton, Commission Bergier, etc). Torrides.Continue reading
Thurnherr, non? Keller-Sutter, non? Conseil de sécurité, Cassis, la fronde.
Walter Thurnherr ! Non, le Chancelier n’est pas candidat à la succession de Doris Leuthard au Conseil fédéral (« NZZ am Sonntag », 5 août). Pour beaucoup, il serait le meilleur des papables. PDC et Argovien comme Leuthard, Thurnherr fut son bras droit. Au Gouvernement, il ne décide pas. Mais sa voix compte.Continue reading
Danemark aussi. Méthode Sommaruga. Burqa, minarets, poignée de main, bétail.
Burqa et niqab, oui ou non ? Le Danemark interdit à son tour la dissimulation du visage dans l’espace public. Des pays comme la France et l’Autriche le précèdent. Pour la Suisse, c’est une pression de plus. Dès 2013, le canton du Tessin s’y met. Une initiative fédérale – lancée par l’UDC Walter Wobmann et ses amis – suit. En 2009 déjà, une autre initiative UDC interdit de nouveaux minarets. A chaque fois, les courants « durs » de l’Islam sont spécialement visés. Des sondages prédisent l’acceptation. Sérieux.Continue reading
La présidence Berset. Le tournant Parmelin-Cassis. Des grognes invisibles?
Etonnant, Alain Berset ! Le président 2018 est dans une situation plutôt rare. Pour beaucoup, le Fribourgeois socialiste est une figure forte. Son aisance est remarquée en Suisse comme dans le monde. Mais la recomposition de l’Exécutif pourrait le freiner. On en dira autant de Simonetta Sommaruga (socialiste aussi) ou Doris Leuthard (PDC). Le quatuor « de droite » en profite. Ueli Maurer et Guy Parmelin (UDC). Johann Schneider-Ammann et Ignazio Cassis (PLR). Tournant en 2015 et 2017. Parmelin et Cassis, successeurs d’Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) et Didier Burkhalter (PLR), changent la donne. Et poussent « à droite ».Continue reading
Berset au Grütli. Les Latins, « Suisses tardifs »? Dufour, Guisan et les symboles.
Alain Berset le 1er Août au Grütli ! Le président 2018 de la Confédération – Romand et socialiste – frappe un joli coup. Car le Grütli, lieu fondateur de la Suisse de 1291, fait partie de ces sites que les Latins apprennent à connaître tard. Fribourg entre dans la Confédération en 1481, Grisons, Tessin et Vaud en 1803, Valais, Neuchâtel et Genève en 1815, Jura en 1979. Mais tous tissent des liens avec la Suisse bien avant. Du coup, ils intègrent le « Grütli » plutôt bien. Ainsi, les francophones sont quasi-seuls à utiliser ce nom (les Alémaniques disent « Rütli »). C’est à Genève que la Société du Grutli – ancêtre du parti socialiste – est fondée en 1838. A Genève encore, le Grütli est aussi lieu de culture. Piquant, non ?Continue reading
1er août – Suisse de Berset, 727 ans. 25 novembre – « juges étrangers », l’alerte.
1er août – la Suisse d’Alain Berset a 727 ans. 25 novembre – l’initiative UDC contre les « juges étrangers » et pour la primauté du droit suisse sur le droit international la bouscule. On s’inquiète. A 4 mois, le bureau romand d’« economiesuisse » – les patrons – publie un « appel » rare. Une centaine de personnalités de droite et de gauche l’appuie. Seraient en danger : plus de 600 accords essentiels pour notre économie, la Convention européenne des droits de l’homme. Pour le pays-siège de la Croix-Rouge et d’autres organisations internationales, ce serait signer l’isolement. Alerte.Continue reading
Trump, Juncker et Cie. Commerce chahuté. Suisse bousculée. Le GATT, l’OMC.
En péril, l’Organisation mondiale du commerce ? Les menaces de guerres commerciales – avec l’Américain Donald Trump en pointe – sont-elles des saboteuses ? Le Brésilien Roberto Azevedo, tête de l’OMC, sonne l’alerte. Or, l’OMC, qui siège à Genève, est liée à la Suisse. 1947 : son ancêtre le GATT émerge. 1966 : la Suisse adhère. 1995 : le GATT devient OMC. Et la Suisse confirme. Aujourd’hui, l’OMC compte 164 membres. Mais les grands cycles multilatéraux peinent à se conclure. La tendance est grande de revenir aux négociations bilatérales, régionales. Donc, hors OMC.Continue reading
Sourires et accrochages. Cassis et Parmelin. Berset, Sommaruga, Leuthard.
Quel contraste ! Les 7 Conseillers fédéraux, sur la photo, se sourient. Mais, en séance, ils s’accrochent (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 25 juillet). Ce Collège subit un « virage à droite ». En 2015, le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf (PBD Grisons) et l’arrivée de Guy Parmelin (UDC Vaud) l’annonce. En 2017, le remplacement de Didier Burkhalter (PLR Neuchâtel) par Ignazio Cassis (PLR Tessin) le confirme. Résultat ? Le quatuor « de droite » – UDC Ueli Maurer et Guy Parmelin, PLR Johann Schneider-Ammann et Ignazio Cassis – s’affirme. Du coup, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset seraient « frustrés », la PDC Doris Leuthard « marginalisée », l’Exécutif « centre-gauche » des années 2007-2015 enterré. Sûr ?Continue reading