De Schwaller-Darbellay à Lombardi-Pfister? Retour « à droite »?

 

Est-il à un tournant, le Parti démocrate-chrétien suisse ? Acteur « du milieu », repart-il « vers la droite » ? Voyez la présidence du groupe parlementaire. Le remplacement du Fribourgeois Urs Schwaller par le Tessinois Filippo Lombardi serait un signe. Lombardi est parfois perçu comme « ami » de la Ligue des Tessinois. Voyez la présidence du parti. Le Valaisan Christophe Darbellay s’en va. Parmi les papables, on cite le Zougois Gerhard Pfister. Ce serait, pour certains, un quasi-UDC. Lombardi et Pfister plaident pour un 2e UDC au Conseil fédéral. La PBD Eveline Widmer-Schlumpf serait menacée. A surveiller.Continue reading

Le chef PDC Lombardi vise le "milieu" et avertit le chef libéral-radical Müller.

Filippo Lombardi! Le nouveau chef du groupe démocrate-chrétien des Chambres fédérales, c’est lui. Aucun concurrent ne lui fait barrage. Conseiller aux Etats tessinois dès 1999, président remarqué de la Chambre des cantons en 2012-2013, homme de médias extraverti, Lombardi devient l’un des politiciens les plus influents de la scène fédérale. Il succède au Fribourgeois Urs Schwaller.

Avec Filippo Lombardi, où va le PDC ? Il devrait poursuivre sa concertation avec d’autres partis «du milieu» («SonntagsBlick» et «SonntagsZeitung» du 19 janvier). La priorité va au Parti bourgeois démocratique (PBD). Lombardi envisage un groupe parlementaire commun, moins une fusion. Aujourd’hui, ils occupent deux sièges du Conseil fédéral (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf). En plus, le PDC fait groupe commun avec les Evangéliques. Un temps, ce groupe incluait aussi les Verts libéraux.

Et les libéraux-radicaux? Lombardi les compte parmi les partis «du milieu». Mais leur président Philipp Müller aime peu le PBD et sa ministre. Pour 2015, il approuve de larges alliances avec l’UDC de Christoph Blocher. Du coup, Lombardi avertit. Ce virage à droite pourrait avoir des effets sur la composition du Conseil fédéral. Avec Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, les libéraux-radicaux, selon certains, seraient surreprésentés. Un UDC (Ueli Maurer) et deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset) complètent le Collège. Bref, avec Lombardi, les scénarios changent peu. Depuis 2007 et 2011, la gauche et le «milieu» (sans les libéraux-radicaux) exercent une fragile domination. Gare à 2015!

Le parcours de Darbellay – fédéral jusqu’en 2015, cantonal dès 2017 – est troublant.

Christophe Darbellay – président du Parti démocrate-chrétien suisse et Conseiller national valaisan – entame la partie la plus délicate de sa carrière. Et d’un, il confirme son retrait de la Chambre du peuple en 2015. Il y serait contraint par les statuts du parti cantonal (sauf dérogation). Un transfert au Conseil des Etats paraît difficile (Jean-René Fournier y siège). Darbellay lâcherait aussi la présidence du PDC suisse. Et de deux, il annonce, avec près de quatre ans d’avance, sa candidature pour le Conseil d’Etat valaisan en 2017.

Darbellay président du PDC jusqu’en 2015. Peut-il "disparaître"?

Attention ! Le Valaisan Christophe Darbellay reste président du Parti démocrate-chrétien suisse jusqu’en 2015. L’idée d’abandonner la présidence pendant la législature tombe. Or, sa présidence n’est pas incontestée. L’aile droite du PDC manifeste de l’impatience. Le Zougois Gerhard Pfister, «dur » en matière d’asile, en est une figure de proue. Il y a de la concurrence dans l’air.


Quel est l’avenir de Christophe Darbellay ? Né en 1971, il débarque au Conseil national en 2003, préside le PDC suisse dès 2006. Avec lui, le PDC connaît des hauts et des bas (14,4% des voix en 2003, 14,5% en 2007, mais 12,3% en 2011). En Valais, Darbellay n’a pas que des alliés. En 2009, sa candidature pour le Conseil d’Etat est écartée. En 2013, il n’est pas sûr qu’une place se libère. En 2015, les règles du parti pourraient l’empêcher de se représenter au Conseil national. Un passage au Conseil des Etats, où siège Jean-René Fournier, serait délicat. Le Conseil fédéral ? Doris Leuthard (née en 1963) y est installée. La reconquête d’un second siège PDC est compliquée. Mais le monde politique peut-il perdre Christophe Darbellay ?

D’ici à 2015, Darbellay a de quoi faire. Il doit redynamiser le PDC. Il doit aussi consolider l’alliance naissante, au « milieu », du PDC et du Parti bourgeois démocratique (PBD). Ce n’est pas simple. Sur des dossiers sensibles, les Conseillères fédérales Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) peuvent diverger. On le constate sur les résidences secondaires (Leuthard pressée). On pourrait le vérifier sur la fiscalité écologique (Widmer-Schlumpf fonceuse). Christophe Darbellay ? On pourrait avoir besoin de son savoir-faire.