Christian Levrat – président du Parti socialiste suisse depuis 2008 – sera-t-il l’arbitre des élections fédérales de 2015
Alliance «du milieu»: le PBD Hassler moins ouvert que le Vert libéral Bäumle?
Elections fédérales 2015! Une alliance «du milieu» – forte sur le papier – se cherche.
Ecoutez le Grison Hansjörg Hassler, chef du groupe parlementaire du Parti bourgeois démocratique PBD («Neue Zürcher Zeitung» du 9 août). Lui souhaite d’abord une coopération accrue avec le PDC de Christophe Darbellay, des apparentements, un groupe commun. Incidemment, le PDC forme déjà un groupe avec les Evangéliques. Et les Verts libéraux? Hassler les juge «trop à gauche». Au contraire, le Zurichois Martin Bäumle, président des Verts libéraux, se montre très ouvert à une coopération («Bund» et «Tages Anzeiger» du 5 août). Les libéraux-radicaux de Philipp Müller participent moins à ces contacts. Mais il y a du mouvement.
La Suisse compte cinq partis «du milieu» («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps» du 26 novembre 2013). Les Verts libéraux (5,4% des voix en 2011) et les Evangéliques (2%) figurent à gauche «du milieu», les libéraux-radicaux (15,1%) et le PBD (5,4%) à droite. Le PDC traverse ce «milieu» (12,3%). Enfin, on trouve très à gauche les socialistes (18,7%) et les Verts (8,4%), très à droite l’UDC (26,6%).
Enjeu: le Parlement réélira-t-il les sept Conseillers fédéraux en 2015? Ce sont: Simonetta Sommaruga et Alain Berset (socialistes), Doris Leuthard (PDC), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux), Ueli Maurer (UDC). Widmer-Schlumpf, Burkhalter et Schneider-Ammann sont-ils menacés? Un deuxième UDC en profitera-t-il? UDC et libéraux-radicaux retrouveront-ils leur majorité de 2003-2007 (avec Blocher, Schmid, Merz, Couchepin)? On retient son souffle
Burkhalter, Maurer et les Russes, Sommaruga et les réfugiés: rudes parties.
Suisse-Ukraine-Russie, gare ! Les Conseillers fédéraux Didier Burkhalter et Ueli Maurer jouent une rude partie. Le libéral-radical Burkhalter est président de la Confédération et tête des Affaires étrangères, l’UDC Maurer chef de la Défense. Or, les événements se précipitent. L’appui de la Russie à ses partisans en Ukraine inquiète. L’OTAN craint une intervention militaire russe. Entre l’Union européenne, les Etats-Unis et la Russie, des sanctions crépitent
Christophe Darbellay: relance et départ. Martine Brunschwig Graf: le retour.
Christophe Darbellay peut-il relancer le Parti démocrate-chrétien suisse jusqu’en 2015? Conseiller national dès 2003, président du PDC dès 2006, l’homme quittera la scène fédérale. Avant, le Valaisan tentera tout pour faire redécoller le parti (12,3% des voix en 2011). Il usera des initiatives familiales du PDC comme levier (allocations familiales exonérées, mariage dépénalisé). Il envisage aussi le lancement d’une autre initiative (thèmes possibles: gratuité des primes maladie pour enfants, formation, consolidation du lien bilatéral avec l’Union européenne). Darbellay vise le Gouvernement valaisan en 2017 («SonntagsBlick» du 3 août). Donc, on le reverra
Sanctions contre la Russie: patrons pour, Schneider-Ammann contre.
Conflit Ukraine-Russie: la Suisse se coupe en deux. Le Conseil fédéral s’opposerait à la reprise de sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis contre la Russie. Johann Schneider-Ammann, ministre libéral-radical de l’Economie, l’affirme. On pourrait en redouter des effets nuisibles comme la hausse du prix de l’énergie. En revanche, tout sera fait pour empêcher le contournement de ces sanctions («Schweiz am Sonntag» du 3 août). Mais, en face, l’organisation patronale «economiesuisse» donne son feu vert aux sanctions («SonntagsZeitung» du 3 août). Piquant: l’ex-patron Schneider-Ammann en fut naguère le vice-président
Burkhalter, présidence réussie? Les sept Sages réélus en 2015? Qui parie?
Didier Burkhalter! Le Neuchâtelois accomplit-il l’une des présidences de la Confédération les plus réussies? Ce libéral-radical, après sept mois, affiche une aisance remarquée
Patrie bousculée? Suisse de Burkhalter et Sommaruga contre Suisse de Blocher?
1er août 2014! La patrie suisse est-elle plus bousculée que jamais? Les affrontements – sur l’Europe, le monde, l’étranger – y sont vifs. Plusieurs votes populaires frappent. Parfois, la Suisse s’y coupe en deux. Quand la coupure suit la frontière des langues, on s’inquiète. Et puis, cette coupure se personnalise – dans ce pays peu porté sur la personnalisation. Presque à lui seul, le chef UDC Christoph Blocher symboliserait une Suisse de fermeture. En face, une majorité du Parlement et du Conseil fédéral – emmenée par Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga et leurs collègues – symboliserait une Suisse d’ouverture. Alerte
Magdalena Martullo-Blocher! Béatrice Struchen! Christine Bühler! Relève?
Doris Leuthard, Eveline Widmer-Schlumpf et Simonetta Sommaruga resteront-elles Conseillères fédérales en 2015? Oui peut-être. Mais on ne sait jamais.
Arrivent: en 2006 Leuthard (PDC, Argovie), en 2007 Widmer-Schlumpf (UDC, puis PBD, Grisons), en 2010 Sommaruga (socialiste, Berne). Pour remplacer Leuthard, on évoque le Valaisan Jean-Michel Cina et d’autres («Le Matin Dimanche» du 27 juillet). Contre Widmer-Schlumpf, l’UDC pourrait remonter au filet. Sommaruga, elle, paraît peu menacée. A ce jour, la Suisse compte 7 Conseillères fédérales (sur 115 Sages). Elisabeth Kopp, Ruth Dreifuss, Ruth Metzler et Micheline Calmy-Rey sont les pionnières
Corine Mauch comme Guy Morin? Zurich-Ville contre Zurich-Campagne?
Zurich-Ville contre Zurich-Campagne? Corine Mauch comme Guy Morin? L’une est maire socialiste de la Ville de Zurich, l’autre président vert de Bâle-Ville.
En Ville de Zurich, les élues socialistes Christine Seidler et Linda Bär mettent à l’étude la séparation de la ville de la campagne comme à Bâle («Tages-Anzeiger» du 17 juillet, «Tribune de Genève» du 22, «Le Temps» du 24). Motif? La ville supporterait des charges excessives (transports, logements, routes, etc). Pire! La campagne rechignerait à participer. A Zurich, les avis sont partagés. A Lucerne et à Berne, il y a aussi débat
L’Américaine Suzi LeVine vient. Le Français Michel Duclos part. Durs cousins?
Suzi LeVine, ambassadrice de Barack Obama, vient. Michel Duclos, ambassadeur de François Hollande, part. Etats-Unis et France sont des cousins. Mais leurs relations avec notre pays sont dures («Le Temps» des 3 et 14 juillet, «Tribune de Genève» et «24 Heures» des 19-20 juillet). L’évasion fiscale et le secret bancaire sont au coeur. La Suisse est sous pression. Certes, son acceptation d’un échange automatique de données fiscales pousse à coopérer. La justice des Etats-Unis, elle, ouvre une brèche dans nos banques. Mais il y a des heurts. Le Parlement suisse rejette certains accords. Les combats ne cessent pas vraiment